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Les coulisses de Koadeg

Le feuilleton presque vrai

episode 06

8/5/2019

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 Le vieil homme se confia enfin. S'il n'avait pas prétendu que son improbable histoire était vraie, j'aurais sans doute été capable d'apprécier son imagination débridée. Seulement comme il semblait vraiment y croire, je ne désirais plus qu'une chose : rentrer chez moi. Bien sûr je m'attendais à entendre quelque chose de farfelu, à la hauteur du personnage, mais là, il s'agissait clairement des délires d'un cerveau malade. Je vous épargnerai donc les détails de son récit et vous dirai simplement que mon hôte, Albert Monnier, s'appelait autrefois Eleda et avait vécu plusieurs milliers d'années dans une forêt enchantée où il était un grand magicien. Le roman qu'il voulait que j'écrive devait être, en quelques sortes, sa dernière aventure. Ce pauvre monsieur ne savait décidément plus discerner le réel de l'imaginaire.
.
 Une fois ses divagations terminées, il me demanda si j'avais des questions. Prudent, je restai muet. Devant le degré de folie du bonhomme, il était préférable de ne pas trop le contrarier.  
 « Euh... vous avez été très clair et...
​

— Ah oui ! M'interrompit-il voyant bien que je n'avais rien à ajouter, j'oubliais. Vous devez vous mettre au travail le plus vite possible car mes jours sont comptés. Je suis malheureusement atteint d'un mal incurable qui chaque jour m'affaiblit un peu plus. »
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Tout s'expliquait. Le pauvre souffrait probablement d'une maladie neurodégénérative. Ayant passé toute sa vie à lire, il ne savait plus différencier son histoire personnelle de ses lectures. Pour ne pas ajouter à sa confusion, je lui promis donc de me mettre rapidement au travail.  
 Après avoir obtenu ce qu'il attendait de moi, il s'empressa de me congédier car, selon lui, ses invités ne tarderaient plus à arriver.  
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 En enfilant mes chaussures, je me dis qu'il valait mieux se prendre pour un personnage de conte de fée plutôt que de se rendre compte de sa folie. J'eus alors le sentiment d'avoir fait une bonne action en venant dans cette maison.
 « J'ai hâte de vous lire me glissa l'ancien éditeur alors que je franchissais le porche. »
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episode 05

8/1/2019

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Surpris par cette réponse des plus inattendues, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire nerveux.  
 « Évidemment, je ne m'attends pas à ce que vous me croyez. Je vous demande seulement de m'écouter. »

​Comme de toute façon ma soirée était foutue, je l'invitai à poursuivre en pensant que c'était une bonne occasion de rigoler.

​Satisfait de mon choix, le vieil homme se leva péniblement de son fauteuil puis déclara : « Passons à table.  ». Nous rejoignîmes alors la salle à manger où nous attendait une salade composée. La pièce, à l'image de la maison, était très grande et pleine de meubles anciens, probablement de grande valeur. En m'asseyant en face de mon hôte, je redoutai avec effroi que celui-ci ait en fait prémédité notre rencontre car, sur la table, le couvert avait été mis pour deux personnes. Afin d'en avoir le cœur net, je menai l'enquête.   
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 « Vous vivez seul ?

​— Oui depuis toujours. En revanche Selma, mon assistante de vie, vient quotidiennement faire le ménage et préparer mes repas.

— Elle est ici ?

— Non, non, elle est partie bien avant notre arrivée. D'ordinaire, je mange beaucoup plus tôt que cela, voyez vous.

— Alors, pour qui était cette deuxième assiette ?

— Mais pour vous bien évidemment, me répondit-il en me servant de la salade. Pour avoir toute votre attention, il fallait bien que je vous nourrisse un peu.

— Je ne comprends pas. Comment saviez vous que je viendrais et seul qui plus est ?

— Certaines choses ne s'expliquent pas. Elles arrivent, c'est tout. Il faut les accepter aussi invraisemblables puissent-elles paraître.

​— Pour être franc, vous commencez à sérieusement m'inquiéter. Ce n'est quand même pas de la magie !
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 — A vous de me dire... Bien. Manger ne nous empêche pas de parler et comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'attends du monde. Alors à partir de maintenant écoutez moi attentivement, vous me poserez des questions ensuite si vous le désirez. »     
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episode 04

7/29/2019

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J'aurais bien voulu partir tout de suite, mais comme j'étais en chaussons et que je suis quelqu'un d'excessivement bien élevé, je me contentai d'un :  
 « Vous vous foutez de moi ?

— Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal, m'assura-t-il. Laissez moi donc vous expliquer. Je m'appelle Albert Monnier. Vous n'avez sûrement jamais entendu parler de moi pourtant dans le milieu de l'édition je suis quelqu'un de... comment dire... très influent. Du moins je l'étais. Même si cela fait bien longtemps que je suis à la retraite, je peux vous assurer que j'ai laissé mon empreinte dans la littérature française et même internationale.

— Ah oui ? répondis -je poliment.»
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J'étais maintenant certain que mes premières impressions étaient les bonnes : le vieux n'était pas net. Visiblement seul et sénile, il m'avait fait venir pour me raconter ses exploits de jeunesse. Moi qui aurais pu passer une agréable soirée à la maison en compagnie de Claire, mon amoureuse, me retrouvais coincé avec ce faux grand père.    
« Vous avez raison, je m’égare, poursuivit-il comme s'il avait lu dans mes pensés. Allons droit au but. Je veux que vous écriviez pour moi trois romans en vous inspirant de l'histoire de votre spectacle.

— Votre demande est très flatteuse, lui répondis-je gentiment, mais moi, je suis musicien, pas écrivain. C'est à Jacques que vous auriez dû demander ça. Même si on a imaginé une bonne partie de l'histoire ensemble, c'est lui qui a écrit Panique à bord.

— Croyez moi, je sais reconnaître un auteur quand j'en vois un. Vous ne le savez pas encore mais vous, vous allez écrire. Sachez aussi que ma requête est de la plus grande importance et doit absolument être honorée. Cette trilogie sera l’apothéose de mon œuvre et pour tout dire mon testament.

— Rien que ça... et vous confieriez cette tâche à un inconnu ?

— Aussi surprenant que cela puisse vous paraître, tout ici m'est inconnu. Je viens d'une autre époque, d'un autre monde. Tenez, par exemple, quel âge me donneriez vous ?

— Je ne sais pas trop... aux alentours de 80.
​— J'ai 4836 ans. »  
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episode 03

7/25/2019

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 « C'est une blague ? Vous vous étiez endormi. Je me suis seulement arrêté pour vous réveiller.

— Je vous assure, j'habite juste là, me confirma-t-il en me montrant la grande maison devant laquelle je venais de me garer. »
Sceptique, je descendis du véhicule
​puis attendis que mon passager sorte à son tour.
C'est seulement lorsqu'il ouvrit le portail du jardin à l'aide
​d'un gros trousseau de clés que je compris, stupéfait, qu'il disait vrai.
« Incroyable ! Quel hasard ! m'extasiai-je.

​— Allons, ne traînons pas, nous avons beaucoup à faire, affirma le vieil homme comme si tout allait de soi. Suivez moi.»
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Une chose était sûre, ce monsieur avait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. Il habitait un hôtel particulier style art-déco dont la façade était ornée de plusieurs bas reliefs finement sculptés qui, si mes souvenirs sont bons, représentaient des arbres.
C'est drôle comme notre attitude peut brusquement changer lorsqu'on comprend s'être trompé sur quelqu'un, surtout quand celui-ci s'avère être multimillionnaire.

Comme jusqu'alors j'avais cru me trouver en présence d'un original voulant me proposer je ne sais quel projet farfelu, j'avais eu tendance à être un peu familier. Mais maintenant que cette rencontre pouvait potentiellement se conclure par un juteux contrat, je surveillai davantage mon langage et pris garde à être le plus avenant possible. 
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 Je ne voudrai pas être pris pour quelqu'un de mercantile mais n'ayant pas l'habitude de fréquenter la haute société, il fallait bien que je m’adapte à ma nouvelle clientèle.   
« C'est tout à fait charmant, chez vous, lançai-je en découvrant le hall d'entrée de sa superbe demeure. 

— Je vous prie de bien vouloir retirer vos chaussures et enfiler une de ces paires de chaussons me demanda-t-il alors en m'indiquant des pantoufles rangées sous un banc. Ne vous inquiétez pas, ils sont réservés aux invités. »  
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Un peu intimidé, je m'exécutai en m'imaginant que mon hôte allait faire de même mais au lieu de se déshabiller, celui-ci me regardait attentivement enlever mes baskets.

« Votre manteau, poursuivit-il en tendant la main. »

​Je lui confiai ma veste, qu'il mit précautionneusement dans la penderie, puis le suivis dans la pièce d'à côté, sa bibliothèque, dans laquelle étaient rangés, dans d'immenses étagères en chêne, plusieurs milliers de livres.  
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 « Je n'ai, hélas, pas énormément de temps à vous consacrer, me confia-t-il en s'asseyant derrière un bureau digne d'un Président de la République. J'attends une visite très importante et notre entretien doit impérativement être fini avant l'arrivée de mes convives. Mais je vous en prie, prenez place. »   
Je m'installai confortablement sur l'un des fauteuils situés en face de lui, puis d'une rotation de la tête, jaugeai la taille de la salle.
 « Cet endroit est magnifique, le complimentai-je, il pourrait parfaitement convenir au spectacle.

​— Le spectacle ?

— Panique à bord... le spectacle auquel vous venez d'assister, celui que vous voulez que l'on joue pour l'anniversaire de votre petit fils.

— Aaaah ça ! s'exclama-t-il en rigolant. Je n'ai, hélas, jamais eu d'enfant, ni de famille d'ailleurs.

— Comment ?

— J'ai utilisé ce prétexte pour vous faire venir chez moi. Mais si vous êtes là c'est pour tout autre chose. »
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episode 02

7/22/2019

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Comme prévu Jacques avait filé et je me retrouvais seul avec l'étrange vieillard.

« Vous êtes garé loin ? me demanda-t-il une fois dans la rue.
​
— Non, pas trop. Je suis dans le parking sous-terrain.

— Ah, quand même ! Je vais vous attendre ici, affirma-t-il en se traînant jusqu'à un banc. Vous savez, à mon grand âge... »
Même si je le trouvais un peu gonflé, j'acceptai tout de même puisque le pauvre était déjà bien essoufflé.
En marchant en direction de ma voiture, je commençai à regretter d'avoir accepté son invitation. 

Dans quelle galère m'étais-je encore fourré ? 

​J'ai toujours eu un côté trop gentil, pour ne pas dire naïf.  ​​

​Comme ce jour où un italien au volant d'une Porche Cayenne m'avait interpellé dans la rue pour me vendre au rabais des vêtements soit disant de luxe dont je n'avais absolument pas besoin.
« Je suis dans la melde, m'avait-il dit. On m'a volé ma calte bancaile et je n'ai plus suffisamment de liquide pour lentler chez moi à loooma. Il me faudlait 150 eulos, je bosse chez Almani. En échange je vous donnelai tlois manteaux en cuil vélitable ! »
Incroyable ! Non seulement je faisais une bonne action mais en plus une bonne affaire. 
​
Quelle aubaine ! Sans hésiter j'allai retirer l'argent pour faire l'échange.
​
C'est seulement quand l’escroc fut parti que je réalisais m'être fait avoir. Évidemment, les manteaux étaient des faux. Ils ne valaient pas un sou et étaient dix fois trop grands pour moi.  ​
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Que va-t-il m'arriver cette fois-ci ? me demandai-je en montant dans le poussin.
(c'est comme ça que j'appelais ma petite 107 jaune.)
Après avoir fait le tour du pâté de maison, je retrouvais le vieil homme sur son banc. Comme il ne m'avait pas remarqué, je klaxonnai pour lui indiquer ma présence. Aussitôt il se leva et se dirigea vers moi d'un pas chancelant.  
 « Il y a de la place pour deux dans cette auto ? se plaignit-il en s'installant à mes côtés.

— Oui ce n'est pas très grand mais au moins c'est pratique pour se garer dans Paris, lui répondis-je amusé par son culot. Alors où allons nous ?

— Je vais vous indiquer le chemin. »
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Au bout d'une demi heure de route nous n'étions toujours pas arrivés : le périphérique était particulièrement bondé pour un samedi soir.
 « Vous n'habitez pas si près que ça, lui fis-je remarquer.

— Si, si, je vous assure, c'est parce que je me suis trompé de route, m'avoua-t-il sans aucune gêne. Vous n'avez qu'à prendre la prochaine sortie.

— Donnez moi plutôt votre adresse. On va utiliser le GPS. »
Hélas je n’obtins jamais de réponse puisque mon passager s'était endormi en plein milieu de la conversation. J’eus beau crier et le secouer pour tenter de le réveiller, rien n'y fit. Il ronflait toujours. Ne sachant quoi faire, je décidai de m'arrêter dès que la circulation me le permettrait. Jacques allait bien rigoler quand je lui raconterais mon aventure.  
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Concentré sur la route, je longeais la tour Eiffel en me demandant comment j'avais fait pour me retrouver là.
​Enfin, quelques rues plus loin, j’aperçus, dans une petite ruelle, une place où m'arrêter.
 « Ça y est, nous sommes arrivés ! s'exclama le grand père qui venait tout juste de se réveiller. »  
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Episode 01

7/18/2019

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Il y a environ quatre ans, à la fin de l'une de mes représentations de Panique à bord, (à l'époque j'étais encore artiste de spectacle vivant), un homme très âgé est venu nous féliciter mon ami Jacques Bruyère et moi pour la qualité de notre travail.

Il était seul. Son émerveillement, bien que très encourageant, nous a un peu déroutés car cette pièce était destinée aux enfants.

Nous comprîmes mieux la raison de son enthousiasme lorsqu'il nous demanda si nous nous produisions chez des particuliers :
il organisait chez lui l'anniversaire de son petit fils et cherchait une animation pour égayer cette journée.  

Nous lui répondîmes que si nous l'avions déjà fait auparavant ce n'était pas notre spécialité et qu'un spectacle de cette envergure nécessitait un grand espace pour être joué.  
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« Pas de problème, nous assura-t-il, et puis ne vous inquiétez pas pour l'argent, votre prix sera le mien. »
« Votre prix sera le mien ! », c'était une proposition trop belle pour être vraie. Quand, comme nous, vous avez passé votre carrière à vendre vos projets à des salles de spectacles qui soit vous renvoient comme des malpropres, soit acceptent de vous programmer mais dans des conditions déplorables et pour des cacahuètes, cette affirmation était difficile à croire. 

Il était déjà 19 heures. Jacques avait un repas de famille et ne pouvait pas rester plus longtemps. Je vis dans son regard qu'il ne croyait pas un mot de ce que prétendait notre interlocuteur. Il faut dire qu'avec son look de vieux biker (sa barbe comme ses cheveux étaient longs, blanc et gras et il portait une veste de cuir noire), il n'avait pas du tout l'allure d'un millionnaire.  

Notre scepticisme n'échappa pas à l’octogénaire qui pour nous assurer de l'authenticité de sa requête nous invita chez lui.
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« J'habite tout près d'ici, nous assura-t-il. Nous y serons rapidement.

— Ah ! ça tombe mal, lui répondit Jacques, je ne vais pas pouvoir. J'ai du monde qui m'attend à la maison. Vous n'avez qu'à me laisser vos coordonnées, je vous rappellerai dans la semaine.

— Cela va vous paraître fou, mais je n'ai pas le téléphone. Quel dommage, je voulais régler cette affaire rapidement mais si vous n'êtes pas intéressés, je trouverai bien une autre troupe. 
​
— Non ! Non ! nous sommes très intéressés, lui assurai-je en me disant qu'il ne fallait pas se fier aux apparences : il aurait été bien bête de laisser passer une telle opportunité. Moi, je peux venir. J'appelle ma copine pour la prévenir que je rentrerai un peu plus tard et j'arrive. »

​Je m’éclipsai alors quelques instant dans la loge pour passer le coup de fil et réunir mes affaires.
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« Fais attention Hugo, me prévint Jacques qui m'avait emboîté le pas. Ce n'est pas une bonne idée. Ce type n'est pas net et crois moi, j'ai un véritable don pour détecter les cinglés. »
​
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Intro

7/18/2019

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Je viens tout juste de terminer mon premier roman : Les animaux de Koadeg. Je dois avouer que je suis très fier du résultat. C'est le début d'une trilogie de fantasy se déroulant dans une forêt enchantée peuplée d'animaux intelligents et de créatures mythologiques. Mais à vrai dire, je n'aurais jamais cru écrire ce livre un jour.
Si j'ai toujours aimé les mondes imaginaires, que ce soit en bande dessinée, en film ou en série télé, on ne peut pas dire que j'en sois un grand lecteur.

Bien sûr, comme beaucoup j'ai lu les classiques du genre : Harry Potter, Le seigneur des Anneaux, Dune, Le trône de Fer...
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Mais même si j'adore ces histoires, ma passion, à moi, a toujours été la musique. J'en ai d'ailleurs fait mon métier pendant presque 15 ans.

​Alors, me direz vous, pourquoi m'être lancé dans ce projet d'écriture ? Ne vous fiez pas aux apparences, la réponse à cette question est bien plus surprenante que vous ne l'imaginez et je suis certain que vous aurez bien du mal à croire ce que je m'apprête à vous raconter.
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    Hugo THOMAS

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    August 2019
    July 2019

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